The Perfect Retention

2017-2018


Impression à jet d'encre sur papier mat Hahnemühle, 27,5 x 41,25 po (encadrée), édition de 3


Auto-photographie réalisé en dialogue avec l’œuvre The Perfect Death of James Lee Byars (1994), ce projet aborde les notions à la fois d’identité personnelle, d’ontologie de l’œuvre et de sa visibilité en questionnant le médium même de la photographie. 


Avant la réalisation de l’image, l’action consistait à penser à ce que je suis jusqu’à ce que j’arrive à ce que je considérais alors être le plus près de ce que je suis. Mon état psychologique avait alors drastiquement changé vers un état dans lequel je me dissipais tranquillement : je ne faisais plus image. C’est-à-dire que Je ne me représentais plus à travers un ensemble de caractéristiques. J’ai appuyé sur le déclencheur au moment ou presque tout ce qui a trait à moi avait disparu de mes pensées, sinon la tentative de penser à qui je suis. La notion de mort présente dans l’œuvre de Byars s’était alors renversée en celle d’existence.

À la limite de la perceptibilité, la qualité plastique et esthétique de la surface engendre un effet absorbant qui est aussitôt repoussé par la forme (moi) qui apparaît subtilement. Ainsi, la notion de présence oscille avec celle de l’absence de façon similaire au clignotement de l’appareil photographique. Que regardons-nous si le photographié peine à se distinguer sur l’image ? En ne dévoilant que certains traits qui permet de voir la forme du photographié, l’image suggère la conservation de l’être tel quel plutôt qu’une représentation. Il s’agit ici d’un exercice de pensée sur une forme de vie dont la valeur ne serait pas établie par la distinction du sujet et sa visibilité, mais dans sa capacité d’être tel quel, en potentiel.

La proposition / The Proposal

Exposition de David Tomas à la Galerie de l’UQO, Gatineau, Québec (CA)
19 septembre - 27 octobre 2018


Commissariée par David Tomas et présentant les oeuvres de Keith Arnatt, Robert Barry, James Lee Byars, Manoushka Larouche, John Latham, David Tomas, Bernar Venet.


L’économie de production de l’exposition commence avec l’artiste et se clôt avec le spectateur. La circulation de l’œuvre d’art au sein de cette économie trace le trajet du producteur vers le consommateur. Comme dans le cas du spectateur et de l’exposition, le trajet de la production à la consommation est négocié par l’intermédiaire d’autres acteurs culturels, protagonistes et forces économiques majeurs (enseignants, professeurs d’université, conservateurs, critiques et directeurs et administrateurs de musée). Les forces économiques principales comprennent les acteurs économiques principaux (collectionneurs, maisons d’encan et autres), les gouvernements nationaux et locaux et les industries culturelles en général. Les actes de ces protagonistes et le déploiement de ces forces sont systématiquement modulés par des ambitions sociales omniprésentes, souvent insidieuses, ou par des objectifs financiers à court ou à long termes. Si la structure binaire fondamentale sur laquelle l’art et l’exposition artistique reposent est celle de l’artiste et du spectateur, on peut donc affirmer que c’est dans le déplacement d’une œuvre d’art entre ces deux acteurs indispensables qu’une autre relation essentielle, moins perceptible, se révèle. La relation entre l’œuvre d’art et son contexte de présentation, l’exposition, repose sur un document important: la proposition de l’exposition. Ce document sert de passeport permettant aux œuvres d’art de voyager du domaine de la création à l’espace de consommation, de l’espace privé à l’espace public: du studio (ou, de plus en plus, de l’ordinateur) à un espace physique d’exposition. La proposition d’exposition, le plus souvent imprimée, peut aussi simplement prendre la forme d’une entente verbale comparable à une poignée de main symbolique. L’exposition sert de fondement à un contrat officiel qui, une fois signé, lie l’artiste et le représentant de l’espace d’exposition — une entente fondée sur un objectif commun: la production d’une exposition d’œuvres décrites dans une proposition. Fréquemment, toutefois, le contenu de la proposition peut changer, des œuvres peuvent y être ajoutées ou substituées, les cadres conceptuels peuvent être modifiés. Ce qui est proposé peut n’être jamais présenté parce qu’il aura été remplacé par une proposition plus étendue que celle d’origine ou, plus rarement, par une variante de la proposition initiale ou par nouvelle proposition.

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